top of page

People at Work

Dans toutes les villes du monde la rue accueille des passants, des foules de gens. Au milieu de ces populations, certains corps se détachent : ce sont les travailleurs, les ouvriers de la rue. Les corps au travail dans la rue se reconnaissent. Leurs métiers sont durs, éreintants. Leurs vêtements les distinguent des passants ; ils sortent du lot. Leur corps est marqué, la ville a laissé sur eux une empreinte. On les reconnaît quel que soit le pays où les photos ont été prises. Leur condition sociale est universelle et offre un spectacle du réel dans lequel de véritables individus effectuent des gestes quotidiens, générant pourtant des compositions quasi théâtrales.

 

À travers le monde, des hommes et des femmes travaillent, vivent, se fatiguent et s’octroient des moments de pause essentiels pour réenchanter leur propre réalité. La ville devient le lieu où se croisent différentes classes sociales, au sein desquelles les travailleurs des rues sont toujours décalés. J’ai voulu leur rendre hommage, car ils sont une métaphore de notre condition humaine à l’échelle planétaire : des êtres beaux et fragiles, créant un ballet ouvrier universel dépourvu de barrières linguistiques et ethniques.

 

J’ai choisi de photographier en noir et blanc et en couleur la beauté des humbles, dans la lignée des photos humanistes, tout en les inscrivant dans un regard plus contemporain. Une touche d’humour occupe également ces photographies, pour laisser transparaître l’absurdité de certaines situations qui dissimulent la difficulté du travail demandé.

 

À cela s’ajoute l’importance de la lumière, qui vient parfois se poser sur un chantier ou sur une vitrine, comme pour éclairer une scène cinématographique ancrée dans le réel. Des lumières dont l’intensité se retrouve à travers les différentes villes dans lesquelles ont été prises ces photographies, véritables témoins d’un monde globalisé par le travail. Les ouvriers se ressemblent : leur condition est universelle.

bottom of page